Les résultats du secteur sont mitigés… Crise et transformations en cours des métiers de la formation obligent… Bonne nouvelle : les investisseurs peuvent répondre présents au moment où l'on a besoin d'eux…
La famille Mulliez tourne autour de la formation depuis déjà quelques années, notamment à travers Creadev, l'un de ses fonds d'investissement. Le secteur a de quoi intéresser les audacieux qui disposeraient de capitaux considérables, ce qui est le cas d'une famille dont sont issus les fondateurs de quelques enseignes de la grande distribution, dont Auchan, la plus connue.
Le groupe EFE, qui se cherche un peu depuis quelques années, lui ouvre donc son capital. Un ballon d'oxygène après une aventure ratée dans le e-learning : la filiale Kompétis a fermé ses portes sans avoir véritablement réussi à décoller, faute d'une stratégie claire. Contenus sur mesure ou sur étagère, il faut en effet choisir, sauf quand on a les moyens de mener de front ces deux activités aux business models si différents.
Le e-learning n'est certes pas la principale cause des difficultés d'un groupe qui a largement crû par croissance externe, empilant des marques, parfois fort rentables, dont les plus connues sont le CFPJ (Centre de formation et de perfectionnement des journalistes) ou l'ISM (Institut supérieur du marketing)… 300 collaborateurs environ, plaçant EFE dans le peloton de tête des organismes de formation français, entre Cegos, Demos et l'IFG d'une part, et un groupe où l'on trouve des outsiders comme CSP Formation et Comundi, bien qu'à l'exception de EFE et de l'IFG, l'ensemble des entreprises citées interviennent plus spécifiquement dans la formation professionnelle continue.
L'aventure d'EFE au Portugal et en Espagne n'a pas dû arranger la situation. Au moins, le contraire serait surprenant compte tenu des difficultés qu'y rencontrent ses concurrents : l'El Dorado est redevenu un mirage.
EFE devra compter avec les mauvaises nouvelles d'une crise d'ensemble qui n'en finit pas, et qui semble affecter plus sévèrement la formation que les crises du passé. C'est que la formation est en proie à une profonde transformation qui a nom "e-learning", et qui résulte tout simplement de l'application, en cours de généralisation, des technologies de l'information à ce champ d'activité.
Exercice d'équilibriste : EFE devra rationaliser ses activités - ce qui a commencé avec le choix d'une marque chapeau, Abilways, se voulant "le premier multispécialiste de la formation" (une ambition qui peut évoquer celle de la Compagnie de Formation il y a des années) - tout en renforçant ses compétences dans le domaine crucial du e-learning.
Assurément un beau défi pour Marie Duscatel, la Présidente du directoire.
MD
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